Une visite culturelle au musée Crozatier
Nous sommes le mardi 26 Octobre 2010, et en tant que stagiaires au G.R.E.T.A. du Velay, il nous a été proposé de nous rendre à l’exposition consacrée aux mammouths au musée Crozatier. La visite est présentée par le paléontologue Frédéric Lacombat, éminent spécialiste de renommée mondiale. C’est d’ailleurs lui qui a coordonné l’autopsie de KHROMA, un bébé mammouth retrouvé en parfait état de conservation et véritable « star » de cette exposition.
Celle-ci se répartit sur deux salles, la première, la plus vaste des deux, est divisée selon trois espaces qui recoupent plus ou moins trois âges et trois climats de notre région à l’ère préhistorique. Le premier espace au fond de la salle traite de la période la plus reculée et présente le premier mastodonte d’Auvergne, qui fut retrouvé non loin d’ici dans les marécages de Saint- Paulien où l’on pouvait relever à cette époque, une température annuelle constante de 26°, autrement dit il régnait un véritable climat tropical. Et c’est ainsi que nous découvrons une impressionnante reproduction à l’échelle de ce mastodonte qui pesait environ cinq tonnes et dont les défenses atteignaient cinq mètres de long ─ ce qui fait de lui le spécimen aux plus longues défenses jamais retrouvées. On se rend compte alors que la taille ainsi que la forme des défenses, des oreilles et des ongles de ces mastodontes étaient parfaitement adaptées à leur milieu.
La deuxième partie de la salle décrit une période plus récente où notre région avait l’aspect d’une savane, donc avec des températures de plus en plus basses, ce qui explique en partie l’apparition de nouveaux pachydermes : l’éléphant antique et le mammouth. Ce dernier possède des oreilles plus petites, plus à même de se prémunir contre le gel. Ses défenses mesuraient environ 2m50, pour un poids de 15 kg. Le climat devenant de plus en plus froid, leur environnement se transforma progressivement en steppe, d’où l’apparition des mammouths laineux qui possédaient notamment des oreilles plus petites que toutes les autres espèces de mammouths. Le climat se durcissant, ces mammouths ont évolué, c’est ainsi qu’ils ont développé une épaisseur de 15 cm de graisse, entre 2 et 4 cm de peau et 15 cm de poils, soit un total de 35 cm environ pour se protéger contre des températures de plus en plus froides.
Enfin la troisième partie de la salle présente quelques squelettes et fossiles appartenant à beaucoup d’autres spécimens qui vivaient à cette même époque comme la Hyène à dents de sabre, qui regroupait,comme nous l’ont appris les fouilles, tous les ossements de ses proies dans sont terrier et l’ours des cavernes qui était beaucoup plus petit que le grizzly et plus omnivore que carnivore.
C’est aussi dans cette salle que nous avons pu observer un crâne et quelques ossements du mammouth marin, beaucoup plus petit que ses congénères. Ce mammouth migrateur se servait de sa trompe comme d’un tuba pour traverser les mers et atteindre de nouveaux pâturages sur des petites îles en Méditerranée. Sa taille « miniature » s’explique du fait de la réduction de son habitat et son territoire. C’est d’ailleurs les découvertes plus tardives, au Moyen-âge, de plusieurs crânes de ces mammouths qui se trouvent être à l’origine de nombreuses légendes comme celles des géants et des cyclopes.
En dernier lieu, nous sommes rendus dans la seconde salle de l’exposition où nous avons pu voir KHROMA, le bébé mammouth âgé de deux mois. Il est le dernier des six bébés Mammouth mis à jour par l’équipe MAMUTHUS, il a été trouvé en 2009 en Sibérie, au nord de la république de Sakha. C’est un chasseur iakoute prénommé Igor qui l’a découvert dans un sol permafrost alors qu’un renard polaire était en train de dévorer sa trompe et sa bosse de graisse. Le petit KHROMA était resté pendant des siècles en état de parfaite conservation, enfoui dans la glace après avoir probablement chuté d’une falaise. Lors de l’autopsie effectuée à l’hôpital Émile Roux, les chercheurs ont retrouvé dans son organisme, du sang et du lait, ses muscles et ses tissus sont demeurés intacts. C’est grâce à cela qu’ils ont pu déterminer son âge et qu’ils pourraient éventuellement le cloner. KHROMA est conservé à -18° C, à l’intérieur d’une vitrine stérilisée. Ce mammouth appartient à la RUSSIE, il est considéré comme trésor national et il est loué à des musées du monde entier.
L’exposition « MAMMOUTHS et CIE » a retracé l’évolution des proboscidiens : d’abord les mastodontes d’Auvergne et de Bourson, puis les mammouths des steppes, les mammouths laineux, les mammouths méridionaux parallèlement aux éléphants antiques, aux éléphants nains des îles de méditerranéennes, puis à ceux d’Afrique et d’Asie.
Nous conseillons vivement à toute personne d’aller voir cette exposition commentée par Mr F. Lacombat sympathique et excellent expert en la matière. Nous sommes heureux d’avoir bénéficié de cette visite, offerte par le G.R.E.T.A., C’était Super !!!
Cet article a été élaboré et rédigé par les stagiaires du dispositif compétences clés du Puy : Sophie Girard, Virginie Martinol, Jacques Villars et Ali Mohamadi accompagnés par nos formateurs Jacques Besson et Abdelhak Aghzaf.